En 2017, lors d’un atelier avec l’artiste en danse et performance Ady Elzam, j’ai eu l’idée de commencer un projet de recherche fondamentale, donc sans finalité de partage ou de diffusion.

Frapper son mur s’est alors composé de plusieurs moments seuls en studio, sans préparation, afin d’observer ce qui s’en dégage.

En 2018, une amie proche était en voyage humanitaire au Bénin et me racontait son quotidien à vivre près d’une frontière où il y a beaucoup de violences et d’attaques terroristes.

Durant nos échanges, pour nous consoler, elle m'a dit : ''[...] la vie est incontrôlable, mais belle. Je vais encore évoluer et grandir. Nous serons des géantes à notre mort''.

Cette phrase fut la bougie d’allumage nécessaire à mon éveil en tant que créatrice.

En 2019, alors que je continuais mes recherches pour Frapper son mur, j’ai commencé à assembler tranquillement les morceaux d'idées pour bâtir la structure de Nous serons des géantes à notre mort (NSDGANM).

Je sentais que je devais m’entourer d’une communauté qui nous porterait toustes, spectateur.rice.s et artistes.

Je savais que je voulais créer une expérience d’union d’une profonde empathie, que la scénographie serait tactile et invitante et que le public partagerait la scène avec les artistes.

Les neuf femmes invitées étaient en recherche de leur place dans notre écosystème artistique, et j’avais envie de contribuer à leur (nous) offrir un espace qui nous donne envie de travailler sans nous effacer.

Cette année-là s'avéra le début d’une longue période de rédactions de bourses et de demandes de subventions.

2020, étonnamment, marque le début excitant de nouvelles opportunités pour mon identité artistique. J’ai commencé à travailler avec le cinéaste Elias Djemil, qui devint très rapidement un collaborateur artistique sur plusieurs nouveaux projets. De fil en aiguille, de trépieds en caméras, j’ai commencé à découvrir le potentiel artistique que pouvait amener le langage cinématographique à NSDGANM.

L’idée de créer un film de façon intime avec chaque interprète du projet s’est vue comme un moyen de plus en plus nécessaire à mon processus de création pour me nourrir dans ma recherche de mouvements, d’images fortes et d’une narration qui seront présentes dans le spectacle imaginé.

Une nouvelle période de demandes de subventions s'amorça avec sept des interprètes du projet qui sont encore dans le métier.

2021 fut une année consolidante où je me suis consacrée à gagner de l'expérience à travers des mandats de coordination, des opportunités de performance et des rencontres significatives à travers le parcours exploratoire pour jeunes chorégraphes de Parcours Danse.

En 2022, après trois ans d’espoir, de questionnements, de larmes (bien sûr), Première Ovation Danse donna le feu vert pour subventionner deux de huit courts-métrages.

Naît la première étape :

Nous serons des géantes à notre mort : La genèse.

À venir